Vous me parlez de lumière
De ces grands soleils, ces grandes vérités
De la certitude et du réconfort
Vous me parlez de lumière
Celle qui réchauffe et éclaire le monde
Vous me parlez de lumière
Mais la lumière est trop forte, trop vive, trop audacieuse pour moi
La lumière rentre dans les pores de ma peau
Elle déchire mon être et révèle les douleurs
La lumière vole trop haut et perce trop loin, trop vite
Et mes doigts dansent dans ses rayons
Nerveux, par peur d’être brûlés
Vous me parlez de lumière
De la lumière qui sauve, de celle qui délivre
Mais mon être est un être obscur
J’ai soif de la soif de lumière
Je cherche la percée, non pas la vérité
Ni la certitude
Je veux vivre la crainte d’exister
La peur qui vit dans chaque mouvement et dans l’inaction
L’incertitude de ne jamais savoir lequel des gestes sera fatal
Je veux imaginer des mondes fantastiques
Et danser avec leurs ombres
Entrevoir les replis des êtres
Et lire chaque page, la bougie à la main
J’attends la nuit pour que la braise luise
Que le rouge enflamme nos coeurs
Que nos visages se cachent, se cherchent
Et que nos mains se retrouvent dans l’oubli
Je veux attraper la lueur des étoiles
Et entrevoir d’infinies éternités
Je ne veux pas savoir
Je veux te deviner.